...On continue à glisser dans le mauvais chemin : adieu la piété, adieu la religion. On en conserve une espèce de fantôme qui, dans le fond, n'est qu'hypocrisie. Voilà, ma chère enfant, l'histoire d'une infinité de demoiselles dans le monde. Hélas ! Que cet état est malheureux ! (…) On cherche à se dissiper ; on cherche les bals, les sociétés, les endroits où il y a le plus de monde ; on veut s'étourdir, et malheureusement on n'y réussit souvent que trop.»
Après avoir passé en revue, dans cette lettre, « les écueils qui menacent une jeune personne dans le monde », (…) il adresse à Élise une autre longue lettre pour lui montrer « les vertus qui conviennent à ton âge et dans ta position ». Il lui explique que beaucoup de gens se font « une fausse idée de la sainteté » : « À entendre certaines gens, il faudrait, pour être saint, quitter tout, abandonner tout, s'enfoncer dans un désert, et là ne plus s'occuper que de prières, de mortifications.» La sainteté véritable, dit-il, consiste « dans l'accomplissement des devoirs que Dieu nous impose ».
Devoirs envers Dieu, devoirs envers le prochain - et d'abord envers ses parents -, et aussi « devoirs à remplir à l'égard de toi-même ».
Une des caractéristiques de cette direction spirituelle est son réalisme. L'abbé Cestac recommande ainsi à sa sœur : « Un Pater bien dit, du fond du cœur, vaut mieux que dix chapelets récités avec négligence et comme par manière d'acquit. »
(À suivre)