Il serait faux de s'imaginer une Élise soumise instantanément aux conseils de son frère et engagée, comme instinctivement, sur le chemin de la sainteté.
À cette époque de sa vie, elle mène un véritable « combat » spirituel (c'est le terme qu'elle emploie). Après un an et demi de direction spirituelle par son frère, elle reconnaît, avec humilité, que les tentations sont encore grandes. Sortie d'une maladie, pendant laquelle elle a pris certaines résolutions, elle avoue : « Je commence à sentir que l'exécution en est pénible, à mesure que ma santé se rétablit. Le démon ne perd pas son temps. Il voudrait me persuader que j'ai encore longtemps à vivre, qu'il ne faut pas se détacher du monde, que je suis jeune, et qu'il peut m'offrir des jouissances ; voilà le langage qu'il me tient. Mais à Dieu ne plaise que je me laisse jamais séduire par ces illusions ! Cependant je n'y suis pas tout à fait insensible, et mon cœur se laisserait facilement entraîner. »
Les conseils que l'abbé Cestac donne à sa sœur sont pragmatiques. « Il me semble, écrit-il dans une autre lettre, que tout peut se réduire à ces trois points : 1° combattre tes défauts ; 2° acquérir les vertus qui te manquent ; 3° connaître et pratiquer les moyens qui conduisent à ce double but. »
(A suivre)