Il n'y eut pas de purge brutale et la plupart de ces mutations passèrent pour… des promotions (ndlr Rien de nouveau sous le soleil…).
Les intéressés éprouvèrent de la peine d'être éloignés les uns des autres. Certains racontent qu'après cette mesure de Mgr d'Arbou, l'abbé Cestac se sépara de tous les livres de l'abbé Lamennais qu'il possédait et brûla tous ses écrits qui pouvaient se ressentir de son influence.
L'abbé Puyol a pu consulter divers écrits, philosophiques ou théologiques, qui datent des années où Cestac était professeur de philosophie. L'influence réelle des idées de Lamennais sur lui, reste impossible à déterminer. D'autant plus que dix ans plus tôt, à Saint-Sulpice, il a suivi les cours, et subi l'influence, de l'abbé Carrière, un des précurseurs dans la réfutation de Lamennais.
L'abbé Cestac n'a donc jamais été un « mennaisien » absolu.
Dans les Notes rédigées trente ans après avoir quitté l'enseignement, il ne citera pas une seule fois Lamennais et minimisera cet épisode de sa vie : « Par une suite de circonstances qui n'ont rien de saillant, je fus retiré du séminaire de Larressore où je professais la philosophie, pour être placé à la cathédrale de Bayonne comme vicaire ». Quand L’Avenir suspend sa parution, en novembre 1831, l'abbé Cestac était en fonction à la cathédrale depuis plusieurs mois. Quand les théories de Lamennais seront condamnées par le pape Grégoire XVI (encyclique Mirari vos en 1832 et Singulari nos en 1834), l'abbé Cestac était déjà engagé dans un apostolat tout différent.
(A suivre)