La prostitution…

… à Monsieur le Maire (suite)


«… des petites filles, réclament cependant les secours de la charité chrétienne. Leurs tantes ou leurs mères (car le plus souvent elles n'ont pas de père) ont pu les nourrir avec peine, jusqu'à leur première communion, mais après, les dépenses devenant plus fortes (vêtement et nourriture), elles leur déclarent ne pouvoir les garder ; que doivent donc devenir ces enfants ? Traîner une vie aventureuse et misérable, ou se jeter dans de sales auberges où leur perte est assurée


L'abbé Cestac, dès cette époque, est sensible à la prostitution précoce (à 15 ou 16 ans) mais de manière délibérée, il veut s'occuper des plus jeunes, de manière préventive. Dans les années 1830, la situation sociale de Bayonne était calamiteuse. Les institutions charitables, toutes liées à l'Église, avaient disparu sous la Révolution. Sans être remplacées. Seul un hospice pour les malades avait subsisté. Dans les «classes laborieuses», comme on disait alors, et chez les pauvres, nombre d'enfants et d'adolescents étaient livrés à eux-mêmes ou contraints de travailler très jeunes.

A cette époque, l'école n'était obligatoire ni pour les garçons ni pour les filles et les communes n'étaient pas tenues par la loi d'entretenir un établissement scolaire. Bayonne comptait une dizaine d'écoles primaires dont deux seulement pour les filles. C'était une part très réduite des enfants qui étaient scolarisés : 240 garçons seulement et une trentaine de filles. À quoi s'ajoutait un établissement fondé par les Filles de la Croix qui scolarisait quelque 200 filles de familles pauvres.


(A suivre)