L'abbé Cestac n'envisagea pas d'emblée un grand établissement. Il songea à trouver un local, une « chambre » pour recueillir les jeunes malheureuses.
Vicaire à la cathédrale, il ne pourrait pas non plus être présent tout le temps auprès des enfants. Il lui fallait intéresser une personne de bonne volonté. Aussi, tout en venant en aide aux
fillettes, il cherchait à la fois un local et « une personne qui voulut se charger de diriger ces pauvres petites ». Mais toujours quelque difficulté ou quelque objection se
présentait.
Très vite, il placera l’œuvre à venir sous le patronage et la protection de la Vierge Marie.
À une « personne ancienne qui avait été occupée autrefois aux œuvres de la charité chrétienne » et qui estimait qu'« à Bayonne on
avait beaucoup commencé, mais que jamais on n'avait réussi en fait d'œuvres charitables », il avait répondu, comme par une inspiration :
« Mais, Mademoiselle, elles seront appelées les orphelines de Marie, et la Très-Sainte Vierge sera leur
mère ».
Finalement, Cestac trouva la personne adéquate pour le seconder, « une ancienne femme de chambre, âgée d'une cinquantaine d'années ». Il ne
donnera pas de nom à cette personne qui va l'aider dans l'œuvre naissante, pendant plus d'un an. Elle sera appelée
familièrement par les orphelines la «bonne Mère».
Puis, une maison fut trouvée. Joachim Alexandre Dubrocq, ancien maire de Bayonne, « homme riche, excellent chrétien et très charitable » lui
proposa un local. Dans le quartier Lachepaillet, il mit gratuitement à sa disposition une petite maison, « le Hougassé ».
(A suivre)