L'abbé consulte sa sœur Élise sur l’uniforme. Elle se chargera d'acheter le tissu, dans le magasin de sa cousine Lucile Amitessarobe.
« Je suis occupée à fonder un ordre », répondit-elle en riant à quelqu'un qui l'interrogeait sur ce travail . Cette expression, l'abbé Cestac ne l'aurait pas employée, à cette époque. Il décrit ainsi les débuts : « Le logement était prêt, les habits se confectionnaient. Il fallait recueillir les pauvres petites abandonnées. Je fis battre les haies dans les plus mauvais quartiers, et je recueillis sept petites filles dans l'excès de la misère : elles étaient, pauvres enfants, en guenilles et couvertes de vermine. On fit bouillir une grande chaudière d'eau pour y plonger leurs haillons ; on les revêtit de leurs habits nouveaux qui étaient très propres, et l’œuvre commença. »
L'entrée dans la maison du Hougassé eut lieu le samedi 11 juin 1836, en la fête de Saint Barnabé. Revêtues de leur uniforme, les sept filles partirent à la cathédrale, sous la conduite de celle qui allait devenir leur « bonne Mère ». Elles assistèrent aux vêpres, puis à la bénédiction du très Saint Sacrement. Elles se rendirent ensuite à l'évêché tout proche, en face de la cathédrale, où elles reçurent la bénédiction de Mgr d'Arbou. Puis elles s'acheminèrent vers le Hougassé, où elles prirent leur premier repas et passèrent leur première nuit.
(A suivre)