Cestac n’est pas seul…

L'ouverture de cette maison d'accueil, dans la discrétion, fut connue de toute la ville et suscita des sympathies et des générosités. Cestac dira : « Toute la ville prit part à cet événement [...] tout le monde applaudit à cette petite œuvre qui réunit les sympathies générales. Quelques bonnes demoiselles s'employèrent à réunir des listes de souscription et de secours et trouvèrent partout un véritable élan de cœur. »


Mais il ne s'agissait pas seulement de recueillir des infortunées, de les nourrir, de leur offrir un toit. Il fallait aussi poursuivre leur éducation et les former. Outre « la bonne Mère », des jeunes filles vinrent aider l'abbé Cestac dans son oeuvre naissante. Elles furent d'abord appelées « les maîtresses ».

La première fut Gracieuse Bodin, née à Saint-Jean-Pied-de-Port. Elle n'avait que dix-neuf ans et deviendra une collaboratrice fidèle de l'abbé Cestac qui lui confiera de grandes responsabilités ; elle deviendra Sœur Marie-François de Paule. Il y avait aussi Sophie Offret qui, elle, deux ans plus tard entrera au couvent des Dames de Lorette à Bordeaux. En janvier 1837 arrivera Félicie Lafosse (la future sœur Marie-Louis de Gonzague).


Élise Cestac passait fréquemment au Hougassé, et apportait son entrain, sa vivacité et son aide. Ces maîtresses ou éducatrices, pas encore religieuses, auront bientôt un costume commun, pour les distinguer de leurs jeunes pensionnaires : une robe bleue, un tablier noir dessus, un châle marron sur les épaules et un bonnet blanc.


(A suivre)