Les quatre premières...

                                                                                           Fin  1837,   le Grand-Paradis accueille  déjà une trentaine d'orphelines, l'abbé Cestac se donne une organisation plus rigoureuse. Après un an et demi de fonctionnement de l'orphelinat, en fonction des aptitudes et compétences, il attribue à chacune des « maîtresses » des fonctions spécifiques. À cette époque, elles sont quatre.

                                                                                                     La « bonne Mère » a   « la surveillance et la direction des choses », et représente l'abbé Cestac auprès des personnes extérieures contribuant à la marche de la maison. À Mlle Gracieuse revient la préparation et la surveillance de tous les « ouvrages de mains »,   travaux de couture et de tricot confiés aux orphelines . Mlle Félicie est chargée de l'instruction chrétienne des enfants, par des lectures, des explications et les « méditations ». L’abbé  Cestac n'exige pas des leçons apprises par coeur, mais des « paroles simples et affectueuses » propres à former dans les enfants « quelques bonnes et saintes pensées ». Mlle Félicie était chargée aussi de préparer les fillettes à la  première communion et à la confirmation. Enfin, à Mlle Sophie revient le soin du ménage et de la comptabilité. Elle tenait  le cahier des travaux confiés au Grand-Paradis, y notait la nature de la commande, la date de livraison, le prix convenu et aussi le nom de l'enfant ou des enfants chargée (s) de l'exécution, « afin que la part qui leur revient leur soit définitivement comptée ».

                                                                                                   Dès le départ, les orphelines avaient été incitées à se constituer un petit pécule par leur travail. Cette pratique les encourageait à l'effort et leur donnait le sens de l'épargne. Cette  première organisation — du moins sous une forme écrite — est intervenue quelques jours avant que l'abbé Cestac soit amené à une nouvelle initiative charitable : recueillir lui-même des prostituées.

 

(à suivre)