La prostitution était un des fléaux de Bayonne (Garnison et Port). Beaucoup des jeunes filles du Pays Basque, du Béarn, ou des Landes venaient y tenter leur chance, comme domestiques ou employées. Un certain nombre, se retrouvait, par appât du gain ou par naïveté, livré à une exploitation sordide. Les autorités combattaient ce fléau de façon sporadique, sans une réinsertion sociale : « De temps en temps, dans les boutiques qui bordent l'Adour, des rafles avaient lieu la nuit ; la police, alors, peuplait la prison : certaines jeunes filles, jugées récupérables, étaient embarquées vers les îles, Saint-Domingue en tête ; les autres attendaient d'être relâchées pour reprendre leur triste commerce. »
Cestac sera amené progressivement à s'occuper des prostituées.
Il l’a raconté : « Un matin, je récitais mon bréviaire. Ma mère, avec laquelle j'habitais, vint me dire qu'une femme jeune, demandait avec instance à me parler. Je la fis entrer. C’était une
prostituée, qui se jeta à mes pieds, m'avouant avec larmes de quel lieu elle venait, me suppliant de la sauver. Une heure après, une seconde prostituée parut, le lendemain encore une autre, et
ainsi de suite pendant plusieurs jours. Que faire ? les accueillir ? Je ne pouvais les garder chez ma mère, ou les mêler aux orphelines ; les rejeter dans la rue ? j'y pensais encore moins. »
(à suivre)