...une vraie vie de moine...

                                                       Le voyage fut coûteux et dura plusieurs jours. Une diligence le mena à Bordeaux, puis à Nantes. Là, il prit une embarcation jusqu'à Niort. Il lui restait   une vingtaine de kilomètres à faire avant d'arriver à Melleray. Il y arrive fin juillet.

                                                        L'abbaye, offrait  une diversité d'activités agricoles et artisanales. Ce qui permettait aux moines de vivre en autarcie et leur procurait des revenus. Outre des forêts et un étang, qui alimentait deux moulins à eau, les moines possédaient de vastes pâturages, où ils élevaient des vaches et des moutons. Ils cultivaient  des céréales et du houblon (d’où la bière, dont une partie était vendue à Nantes, à Angers et à Rennes). Ils possédaient un vaste verger,  de pommiers à cidre et  autres arbres fruitiers, et un vignoble, planté de muscadet. S’y ajoutait un jardin potager de 7 hectares alimenté par « les meilleures graines de Paris, d'Angleterre ou de Hollande » et ingénieusement irrigué : « … L'eau surabondante de l'étang qui avoisine le couvent, après avoir fait tourner les deux moulins, se distribue dans des canaux pratiqués dans les deux jardins et se réunit, de distance à autre, dans douze bassins creusés pour le recevoir. Des pompes, fixées dans ces bassins, la répandent ensuite  et avec abondance dans les carrés. »

                                                         Les moines traitaient eux-mêmes la peau des animaux qu'ils abattaient. Une tannerie leur procurait le cuir nécessaire à leurs ceintures et  sandales, et ils vendaient le surplus. Dans une forge, des frères convers fabriquaient des bêches, des haches, des serpes, des clous, les fers pour les boeufs et les chevaux.    (à suivre)