De Mellerey à Anglet…

                                                              Leur séjour en Angleterre avait familiarisé les moines de Melleray avec des pratiques agricoles nouvelles. Les terres que l'abbaye possédait furent mises en valeur de façon ingénieuse. Des zones couvertes de landes furent asséchées et converties en « prairies artificielles », destinées à fournir du fourrage pour l'alimentation des animaux. Les moines de Melleray furent les premiers à semer du ray-grass, importé d'Angleterre. Ils introduisirent aussi de nouveaux types de charrues et de herses, et des machines agricoles inconnues alors en France (une machine à battre le grain, un hache-paille, une « machine à couper les racines », une petite grue pour monter les sacs de grains dans les greniers).

                                                           Les visiteurs décrivent aussi les engrais nouveaux utilisés à Melleray : « Les engrais employés sont d'abord ceux des étables, ensuite des composts ou mélanges de terre, de boue d'étang, de chaux et de fumier. Le fumier pur se répand sur les terres dans la proportion de soixante tombereaux par hectare ; il en faut quatre-vingts de compost. On se sert aussi de la poussière des résidus d'anciennes forges à bras établies dans différents endroits dépendant de l'abbaye. Cette poussière forme une sorte de charrée mêlée de cendre et très convenable au sarrasin, principalement dans les terrains humides. »

                                                        Sans chercher à copier à Anglet tout ce qui se faisait à Melleray, l'abbé Cestac s'inspirera de certaines méthodes et de certaines techniques agricoles qu'il aura pu observer chez les Cisterciens. (à suivre)