Cestac encore et toujours "sur la sellette"...

                          Dans ses Notes, l'abbé Cestac a raconté : « Ce grenier n'était pas lambrissé, de sorte que pendant tout l'hiver, non seulement le vent froid, mais la neige tombait sur ces pauvres enfants, en pleine figure, et jamais on n'entendit une seule plainte ; elles semblaient être d'autant plus heureuses qu'elles avaient plus à souffrir ; elles jouissaient d'une paix toute divine, et l'union des coeurs ne laissait rien à désirer : c'était trop de bonheur. »

                          Cette décision d'accueillir d'anciennes prostituées dans un grenier, au-dessus d'un local qui accueillait de jeunes orphe¬lines (une quinzaine à l'époque), scandalisa. Le fondateur a rapporté lui-même ce qu'on disait sur son compte : « On disait partout et on répéta que cette oeuvre n'était qu'une vraie folie ; que le pauvre abbé Cestac avait perdu la tête, que c'était une chose odieuse, même immorale, que de réunir dans une même maison, sous le même toit, de pauvres petites filles innocentes et les filles perdues ; que de ce mélange il ne pouvait en résulter que le malheur et la perte de cette oeuvre si intéressante jusqu'alors. » (à suivre)