À la fin de 1837, l'abbé Cestac prend une initiative audacieuse. Il a raconté comment deux femmes vinrent frapper, un jour, à sa porte, « l'une confuse et désolée, l'autre au contraire joyeuse et fort pimpante ». S'ensuivit un dialogue. Il a peut-être été enjolivé, mais la scène est authentique.
L'abbé Cestac, confronté à une urgence, a dû trouver dans la journée un logement pour ces filles des rues qui voulaient en sortir. Il ne pouvait plus envoyer de filles dans les Refuges établis à Montauban, Bordeaux ou Toulouse. Il devait les prendre en charge lui-même. Il pensa au grenier du Grand Paradis. On n'y accédait que par une trappe qui s'ouvrait dans le plafond du dortoir des orphelines.
L'abbé acheta, « pour deux francs », une grande échelle pour accéder au grenier et y installa les deux premières filles. Il fit aussi l'acquisition de lits pliants, de paillasses, de couvertures et il confia les deux « repenties » aux soins de la jeune Gracieuse Bodin. Elle n'était âgée que de vingt ans. Pourtant, elle accepta cette responsabilité nouvelle et s'installa avec les pénitentes dans le grenier.
Les débuts furent très difficiles. (à suivre)