Pedagogie et humilité chez Cestac...

     Le jour où il commença sa retraite à Melleray, le 27 juillet, l'abbé Cestac entreprit la rédaction d'une lettre à ses « Chères filles en Notre-Seigneur ». Cette   lettre —quarante-quatre pages— est la charte spirituelle des Servantes de Marie. Il ne s'agit pas encore de Constitutions (la congrégation n'existait pas encore canoniquement), ni non plus de Règles proprement dites qui lieraient les Servantes de Marie (à cette date, elles ne sont engagées par aucun voeu). Cestac n'est même pas sûr, à cette date, que les oeuvres fondées pourront être poursuivies… L'abbé Cestac, néanmoins, fixait une « Règle » qu'il entourait d'un abondant commentaire spirituel pour en montrer la portée   et le sens profond.  Dieu sera toujours le « maître souverain » de I’oeuvre, qui ne peut être menée que « sous la protection du Coeur de Marie ».

     Cette attitude humble ne doit pas empêcher les Servantes de Marie d'agir, envers les Orphelines et les Pénitentes, comme des « mères prudentes et sages ». Garder toujours à leur égard « une conduite bonne, douce, modérée et surtout égale ». Ne pas avoir cette inconstance « qui fait que tantôt l'on est bon jusqu'à une inconvenante familiarité, tantôt au contraire, sévère jusqu'à l'orgueil ; de sorte que tour à tour, on leur passe tout et l'on gronde sur tout.                 Gardez-vous bien, mes chères filles, de ces divers excès, je ne saurais trop le répéter ; de la douceur, de la bonté, de l'égalité, une modération toujours constante, une fermeté qui sera le fruit de votre modération, et, pour tout renfermer en un seul mot, un grand esprit de Dieu. » (à suivre)