Après Melleray, Cestac ne retourna pas immédiatement à Bayonne. À Nantes, il s'embarqua sur un bateau à vapeur qui le mena, en trois jours, à Orléans. Puis il prit une diligence jusqu'à Paris. Il y resta quelques jours et prit pension « chez une bonne demoiselle assez âgée ». Le samedi, il se rendit à l'église Notre-Dame des Victoires qui, connaissait un renouveau de ferveur. La presse catholique évoquait fréquemment le renouveau de la foi et de la pratique religieuse dans cette paroisse parisienne. Il n'est donc pas étonnant que l'abbé Cestac, ait voulu se rendre dans cette paroisse du miracle ».
Dans ses Notes, il raconte comment, il put revoir certains de ses anciens et vénérables maîtres de Saint Sulpice. Il crut utile d'aller rendre visite à un Bayonnais devenu riche et célèbre, Jacques Laffitte. Né dans une famille modeste et nombreuse (son père était charpentier et avait dix enfants), Laffitte avait commencé par être apprenti charpentier, puis était devenu clerc de notaire avant de monter à Paris où il avait été engagé par le banquier Perrégaux. Il fit une belle carrière au point de devenir l'associé du banquier en 1807. En 1809, il était nommé régent de la Banque de France. En 1816, il était élu député, libéral, de Bayonne. Étant un des instigateurs de la Révolution de 1830, il fut, pendant quelques mois Président du Conseil et ministre des Finances. Il connut alors un très grave revers de fortune, mais il put fonder une nouvelle banque d'affaires en 1836. (à suivre)