Le lendemain du jour où parut cette réponse, le Grand-Paradis connut son premier décès : Marguerite Baradat mourut, elle n'avait que quinze ans. Elle était au Grand-Paradis depuis deux ans. Cestac associera son souvenir à celui de son père. En effet deux jours après sa mort, Dominique Cestac mourait. Son fils n'a pu l'assister en ses derniers instants, parce qu'il était en train de confesser à la cathédrale. Le jour même, 31 octobre, il écrit une longue lettre à Élise pour l'informer de la nouvelle. Ce n'est pas une lettre triste. L’abbé Cestac se réjouit de la « bonne mort qu'a faite son père : Dieu a été bon pour lui jusqu'à la fin. Il a passé sans agonie, sans douleur. » Depuis 1819, Dominique Cestac avait fait un retour à une pratique religieuse régulière et plus encore depuis qu'il avait perdu son emploi de chirurgien des prisons, en 1836. Face à la mort de son père, Cestac ne se laisse pas aller à un chagrin inconsolable. Il a une vision toute chrétienne de la mort : « Moi, écrit-il à sa sœur, je regarde cet événement comme une séparation momentanée et qui me laisse une bien douce espérance de le retrouver avant longtemps auprès de Dieu. »
Il se rappellera ces recommandations de son père, dans les derniers jours: « Écoute, Édouard, ne mets jamais de bornes à ta charité, et rappelle-toi que c'est par l'abondance de la charité que tu feras descendre sur tes œuvres l'abondance des bénédictions divines. » Les orphelines assistèrent aux funérailles de Dominique Cestac…(à suivre)