Le train de vie modeste de l'abbé et son dévouement aux oeuvres fondées, n'emportaient pas tous les suffrages.
Le 1er mars 1842, dans La Sentinelle des Pyrénées, journal d'opposition au gouvernement, un bref avis, anonyme, commence une campagne pour dénoncer « l'illégalité » de la congrégation des Servantes de Marie.
Le journal écrivait : « Nous apprenons que le gouvernement vient d'accorder une somme de 300 francs, à titre d'encouragement, à l'établissement dit Notre-Dame de Refuge, sis à Anglet. Le fait paraît officiel et le public ne trouvera pas mauvais que nous en témoignions quelque surprise, car, si nous en croyons des personnes en situation d'être bien informées, le susdit établissement ne serait pas encore autorisé par ordonnance royale, conformément aux prescriptions de la loi du 24 mai 1825. »
L'abbé Cestac ne répondit pas. Mais le 16 mars, le sous-préfet des Basses-Pyrénées demandait à l'abbé Cestac de se mettre en règle avec la loi.
Quelques mois plus tard, le journal renouvelait sa dénonciation. L'abbé Cestac y répondit, par une longue lettre. La congrégation des Servantes de Marie, expliquait-t-il, n'est pas clandestine ni dans l'illégalité, elle est même encouragée (voir la subvention gouvernementale), en attendant la reconnaissance légale.
La lettre de Cestac fut publiée, intégralement, dans le journal, accompagnée d'un commentaire qui déplorait « la persistance de M. l'abbé à demeurer dans l'illégalité ».
Dix ans plus tard la congrégation demandera, et obtiendra, la reconnaissance légale par le gouvernement.
(à suivre…)