Les repenties passaient la journée à travailler dans la solitude, au milieu des sables. Avec lyrisme et avec une vue surnaturelle des choses, l'abbé Cestac écrira : « En effet dans cet immense désert où nul bruit, nulle voix au monde ne se faisait entendre, dans ce silence solennel qui n'était interrompu que par le grondement des flots de l'océan qui le rendait plus imposant encore, la voix de Dieu parla puissamment à toutes ces âmes. Elles se sentirent puissamment saisies et attirées vers Dieu, mais vers Dieu seul. (…)Le 19 août, Soeur Marie-Madeleine alla « au sable » les visiter : « Il y a deux jours, j'ai été les voir, écrit-elle dans une lettre, et je vous assure que j'ai senti la présence de Dieu dans cette solitude. Elles vivent dans un silence perpétuel ; la mère des pénitentes est avec elle.
Soeur Marie-François de Paule passa désormais ses journées « au sable », avec celles qu'on surnommait, à cette époque, les « Trappistes ». Soeur Marie-François de Sales dirigeait alors la maison du Refuge.
Le 27 août, Arnaud Larrieu mourut. Il avait fait rédiger, devant notaire, un testament où il faisait de l'abbé Cestac l'héritier de ses pauvres biens : la petite maison dans les dunes (une « cabane au toit de paille ») et les terres attenantes.La chaumière de Larrieu fut transformée en oratoire. Quelques cellules de paille furent construites. L'ensemble fut appelé Saint-Bernard et les pénitentes qui passaient la journée « au sable » furent appelées dès lors « Bernardines », sans que, à cette date, des règles soient définitivement fixées.
(à suivre)