Certaines des pénitentes du Refuge aspiraient à une vie plus mortifiée et isolée. Elles voulaient s'engager dans une voie spirituelle marquée par le travail, par la prière et la contemplation. L'abbé Cestac dira : « Jamais je n'ai mieux compris le dogme sacré de l'expiation qu'en voyant ces femmes, pour la plupart vulgaires et fort jeunes, poussées par un besoin, à la fois surnaturel et instinctif, de souffrir pour se laver et se régénérer. (…) Bien souvent elles venaient pleurer à mes pieds, rappelant leur chute, et me priant, au nom de Dieu, de leur enseigner un moyen de faire davantage pour en effacer les souillures. » Un événement a permis de réaliser les aspirations spirituelles de ces repenties.
Un soir, vers la fin de 1845, des bouviers qui avaient passé la journée dans les landes, au nord du Refuge, vinrent avertir qu'ils avaient entendu des plaintes s'échapper d'une pauvre chaumière isolée au milieu des sables, au-delà du terrain qu'avait acheté Cestac. Ils y avaient trouvé un vieillard, Arnaud Larrieu, alité, malade, en proie à une forte fièvre. Ils étaient venus au Refuge prévenir les religieuses. L'abbé Cestac était présent. Il connaissait l'endroit, situé à environ un kilomètre du Refuge. Il se rendit aussitôt sur les lieux avec deux soeurs, apportant quelques secours et de l'eau. Ils réconfortèrent le vieillard. Chaque jour ensuite, des religieuses vinrent le soigner.
Puis, au bout de quelque temps, le vieil homme demanda à être accueilli à Notre-Dame. Larrieu y poursuivit sa convalescence. En mai 1846, l'abbé Cestac envoya Soeur Marie-François de Paule et quelques repenties prendre soin des quelques ares de terre que possédait Larrieu et où il cultivait des asperges, des petits pois et du tabac. (à suivre)