Nouvelles de Saint-Bernard...

                                                                       Soeur Marie-Madeleine aimait beaucoup Saint-Bernard, sa solitude, la pauvreté de la cabane qui servait d'oratoire. Elle allait fréquemment y passer une journée en « retraite ». Fin de l'année 1846,   à une soeur de Toulouse, elle écrit « À Saint-Bernard, persévérance héroïque dans cette vie si pénible à la nature, et même le nombre des Bernardines augmente. Oh ! comme ces pauvres filles me font du bien, ainsi que la mère lorsque je vais y faire ma retraite ! Vraiment il y a là, ma chère soeur, beaucoup de grâces. Pauvres Bernardines ! elles sont dignes de pitié pendant ce grand froid. Lorsque vous voyez tomber la neige, pensez, chère soeur, qu'elles sont, dans cette pauvre cabane de paille, mouillées jusqu'aux os et prenant leur repas en plein air. Dernièrement je sortais de la cabane pour revenir à Notre-Dame ; c'était par une matinée bien froide ; je les rencontrai la pioche à la main, pouvant à peine la tenir, et néanmoins travaillant de toutes leurs forces. Cette vue me fit du bien. » 

                                                                        L'orphelinat du Grand-Paradis continuait une vie plutôt prospère. En 1846, il y avait sept entrées nouvelles, et, dans le même temps, plusieurs jeunes filles en sortaient ayant trouvé une place dans des familles de Bayonne ou d'ailleurs". Entrées et sorties s'équilibraient à peu près : l'orphelinat comptait 25 pensionnaires à la fin de l'année 1846.  À Notre-Dame, le nombre des entrées était beaucoup plus élevé. Il fallait   de nouvelles ressources. Aussi, à côté des autres activités qui se maintenaient à Anglet, les Servantes de Marie, à partir de novembre 1846, tinrent une « table à la halle », c'est-à-dire un étal au marché couvert de Bayonne. Elles y vendaient « des chapelets, des tapis, des porte-montres, des bas, des mitaines, des biscuits, des cordons, des scapulaires, etc., et autres petites choses confectionnées à Notre-Dame. (à suivre…)