Église Saint-Michel


Bonjour à tous ! Ici c’est l’abbé Miguel !
Et je vous parle du Pays de la Résurrection !

Certains m’ont fait savoir (oui on peut communiquer avec ceux qui sont déjà partis !)  qu’ils aimeraient savoir pour la création de Saint-Michel comment cela s’était passé… je me suis souvenu que j’avais écrit pour le bulletin diocésain  (oui je confirme là aussi que l’Évêché est en contact avec le monde de la Résurrection !).

C’était dans les années 60.

Voilà six mois que j’avais fait la demande,  et contre toute attente (le personnel termine à midi pour se rendre à la plage…)  cela vient d’arriver…et je vous transmets mot à mot…


Saint-Michel ou comment on bâtit une Eglise…


« Il y a un an, Monseigneur l'évêque me nommait vicaire à St. Joseph de Blancpignon   spécialement chargé de ce quartier des usines BREGUET-DASSAULT,  le quartier Montbrun avec mission d'y ériger une paroisse.


« Mon Rêve »


De Montbrun, je ne connaissais absolument rien,  sinon l'existence de ces forêts de pins que nous avions parcourues  lors de nos promenades du Grand Séminaire;  j'ignorais qu'on y avait construit toute une cité.

Sans grand enthousiasme au départ,  - j'étais tellement bien "installé" à Hendaye - je répondais que j'allais essayer,  en faisant de mon mieux, non sans avoir pensé à ce "Promitto" que j' avais prononcé  lors de mon ordination sacerdotale.

Et le 28 Septembre 1960, j'entrais dans cette petite propriété que Monsieur le Curé de Blancpignon avait achetée : située en plein centre de la cité, elle comprenait une petite maison, en bon état, - elle s'appelait, tenez-vous bien "Mon Rêve"- une ébauche de hangar métallique et quelques 700 à 800 mètres de terrain..


Naissance du quartier


Immédiatement, je suis parti dans ce qui, peut-être, serait une paroisse,  vers ceux qui, peut-être - seraient des paroissiens. Dans mes visites quotidiennes,  j'ai rencontré des gens qui m'ont accueilli avec joie, enthousiasme même...  d'autres, avec indifférence, comme partout ailleurs...  quelques rares qui m'ont mis, plus ou moins gentiment à la porte. 

C'est bien souvent que j'ai entendu des réflexions comme celle-ci :  "Ah, vous savez, Monsieur l'abbé, le quartier n'est pas fameux;  nous admirons votre naïveté, mais il n'y a pas grand chose à espérer ici". 

Un jour, pendant mon absence, les enfants du quartier ont brisé toutes les vitres  de mon appartement à coups de pierres. Ce n’était pas méchant,  simplement « amusant »pour eux.

Ainsi peu à peu, j'ai fait la connaissance, tout à fait sommaire du quartier; population laborieuse de quelques deux mille âmes,  composée, presque exclusivement d'ouvriers, tous de situation modeste,  quelque peu aigris par les difficultés de la vie. 

De toute l'agglomération bayonnaise, le coin certainement le plus déshérité avec, en plein centre, cette cité d'urgence où vivent ceux qui n'ont pas pu trouver  ou ne peuvent pas se payer un appartement convenable à Bayonne, Biarritz ou Anglet.


Et puis…à l’ouvrage…


Sans ressources - je n'avais pas le premier sou - je comptais sur la Providence et,  pour me donner du courage, je me disais que si le Seigneur voulait un lieu de culte à Montbrun,  Il trouverait bien les moyens : actuellement, lui n'est pas plus pauvre qu'au temps  où l'on construisait des cathédrales.

C'est alors que j'ai été le témoin émerveillé d'une solidarité et d'une générosité extraordinaire de la part des hommes du quartier. Quand ils ont vu que ça commençait à bouger, ils sont venus s'offrir d'eux-mêmes;  ils ont donné ce qu'ils pouvaient, leurs bras, leur  savoir-faire, leur bonne volonté. Tous les jours, après leur travail et souvent jusqu'à une heure avancée de la nuit, les samedis, ils ont travaillé, avec entrain, sans que jamais il ne soit question de rémunération.

Je me souviendrai toujours de ce de Dimanche où à Bayonne, avait lieu un match de championnat de rugby : Aviron-Tarbes. Il fallait "couler" le sol de l'église. Une vingtaine d'hommes, certains fervents du rugby, se sont entendus entre eux pour faire le sacrifice du match et venir travailler.

Nous avons terminé la soirée autour d'une bonne table dans une ambiance joyeuse et gaie.


Première messe de minuit